Une rumeur circulait au Rubis Sanglant, comme quoi une humaine se montrait un peu trop curieuse en ville. Apparemment, elle voulait connaître les secrets de Forest Hill et c'était fort dangereux pour vous. Car si elle continuait, d'autres humains viendraient pour cette raison en brandissant des fourches et des torches. Ce n'était pas ce que tu désirais et les autres êtres magiques non plus. Les fondatrices de ce lieu paisible ne devaient pas avoir travaillés en vain pour vous. C'était la moindre des choses.

Tu étais passée au Rubis Sanglant pour vérifier que celle qui te secondait se débrouillait bien, puis tu t'es mise à traîner dans le centre ville avant de rejoindre la forêt. Oh, tu savais fort bien que tu étais suivie. C'est dans une grotte que tu l'avais menée et une fois à l'intérieur, où l'obscurité régnait en maître. Tu te plaçais alors derrière un pilonne de roche. Ta voix se mit à raisonner dans la voûte arrondie de la grotte.

– C'est très impoli de suivre quelqu'un... Voir même dangereux... Siffles-tu envers elle. Pourquoi es-tu venue à Forest Hill ?

Tu ressens une légère euphorie, un zeste d'émotions positives. Tu n'as pas envie de t'énerver, mais pour te mettre en colère, il t'en fallait beaucoup plus. Tu sors de ta cachette et en un nuage de fumée rouge, tu te téléporte à l'entrée de la grotte. Tu fais face à la jeune humaine. Tu es à peine visible, mais tes yeux rouges posés sur elle, le sont, eux. Deux petites iris illuminant les ténèbres. Tu peux entendre les battements de son cœur. Il bat vite, soit elle a peur, soit elle est excitée d'enfin rencontrer une personne qui pourrait peut-être lui expliquer ce qu'il se passe ici. Lui répondras-tu ? Peut-être. Mais, si c'est le cas, tu feras en sorte qu'elle ne veuille pas publier ce qu'elle prépare.

– Et que comptes-tu faire avec les réponses que tu auras ? Demandes-tu. Publier que le surnaturel existe à Forest Hill ?

Tu penches la tête sur le côté, cela fait bien longtemps que tu n'as transformé personne. Cela est toujours une épreuve parce que tu as un lien avec les "enfants" que tu engendres. Et si c'était une chose que tu aimais il fut un temps, aujourd'hui, cela te prendrais la tête.


– Que veux-tu savoir ? Lui demandes-tu simplement.

Elle semble être dans le déni totale. Et... Se moquerait-elle de toi en plus ? Tu restes silencieuse un long instant avant de venir face à elle avec une vitesse affolante. Tu observes son visage, ses veines où le sang pulse à l'intérieur. Puis ton regard se plonge dans le sien. Elle mérite bien la malédiction du vampire.

– Tu n'as pas idée à quel point ce monde est rempli de dingues... Lui susurres-tu au creux de l'oreille. Mais, aucun ne se prend pour un vampire...

Tu lui attrape la gorge avec ta super force sans serrer. Juste pour la maintenir, puis tu la plaque contre l'un des murs de la grotte.

– Tu veux savoir les mystères Forest Hill ? Tu vas les voir, mais le prix va être chère. Tu ne sentiras plus la chaleur du soleil contre ta peau, mais le froid éternel se fondra dans ton cœur. Tout aura le goût de cendres dans ta bouche hormis celui du sang...

Tu n'hésites pas et plante tes crocs dans la jugulaire de la jeune femme, le goût de son sang fait pulser le tiens un peu plus rapidement dans tes veines. Je savoure chaque gorgées sans y aller trop vite.

Le goût du sang caresse ma langue et réchauffe ma gorge. Ma main gauche lui maintient toujours la gorge. En quelques secondes, je peux sentir mes forces se raviver, ma peau se réchauffer et mes pupilles se dilater. Il est rare que je morde une personne directement, mais elle, je n'ai pas pu m'empêcher de le faire. Pas par colère, juste pour me faire bien comprendre. Pour le plaisir de prendre la vie d'une curieuse. Pour le désir de la posséder. L'acte de la Morsure en lui même chez nous, c'est quelque chose de fort, c'est quelque chose d'intime. Un acte que l'on ne pratique pas pour un rien, que l'on ne pratique pas avec n'importe qui contrairement à ce que montrent les films. C'est un plaisir semblable à un préliminaire. La Morsure attire l'envie. Elle excite. Elle réveille les instincts les plus primaires.

Les exclamations de l'humaine deviennent secondaires, je ne les entends presque pas, camouflés par le son envoûtant du battement de son cœur. Ma main se glisse plus fermement contre sa nuque, mais, soudainement, je sens la sienne qui se pose contre moi. Je ralentis la cadence de mes gorgées tout en me demandant ce qu'elle peut bien essayer de ressentir ainsi. Un battement de coeur ? C'est alors que sa phrase m'interpelle et des flashs des plus érotiques passent devant mes yeux. Je cesse d'aspirer son essence vitale pour essayer de sortir de cette transe dans laquelle je me retrouve à cause de ces visions. Est-ce moi qui pense ? Non. J'en ai pas l'impression.

Je n'arrive pas à réfléchir, mon corps et mes pulsions agissent à ma place. Je redresse la tête pour venir sentir le parfum de ses cheveux, comme si cela m'intéressait soudainement. Mon autre main se pose sur sa hanche puis glisse contre le bas de son dos afin de presser son corps contre le mien. Mes pupilles rouges se plongent dans celle de l'humaine avant que mes lèvres capturent les siennes. Elle sentira probablement le goût de son propre sang, mais de toute façon, bientôt, elle ne pourra plus s'en passer.